Wave Storia

View Original

Marc-Olivier Taccard : "Le sport et les livres sont des vecteurs de partage et d'émotions qui transforment nos vies." #4

See this content in the original post

Dans cet épisode de la rubrique "Art et Culture" de Wave Storia, Jean-Raphaël Drahi reçoit Marc-Olivier Taccard, propriétaire de la librairie spécialisée Le Vestiaire à MoT, située à Nice. Ensemble, ils explorent le parcours singulier de Marc-Olivier, ancien journaliste sportif devenu libraire, et la manière dont il a su allier sa passion pour le sport et la littérature.

La librairie Le Vestiaire à MoT est bien plus qu'un simple lieu de vente de livres : c'est un véritable espace de rencontre et de partage, où l'on trouve une sélection d’ouvrages autour du sport, mais aussi des romans, des bandes dessinées, des livres de cuisine, et bien d'autres encore. Marc-Olivier explique comment le vestiaire, symbole de camaraderie et de victoires dans le sport, trouve un écho dans sa librairie, où il aspire à créer un lieu convivial et inclusif pour les lecteurs de tous horizons.

Au-delà des livres, le Vestiaire à MoT propose également des ateliers pour enfants et adultes, des conférences et des rencontres avec des auteurs, créant ainsi un véritable lieu de vie culturelle. Marc-Olivier partage avec passion ses anecdotes sur des rencontres marquantes avec ses clients, et sur la magie des livres qui peuvent toucher profondément ceux qui franchissent la porte de sa librairie.

L'épisode est également ponctué de recommandations littéraires, notamment des ouvrages sur le sport, des bandes dessinées, et des livres qui allient histoire et aventures humaines. Marc-Olivier revient notamment sur son coup de cœur pour le livre de Ouissem Belkacem, "Yama", qui retrace la vie de sa mère, première institutrice de son village tunisien, et aborde avec sensibilité des thématiques telles que l'homosexualité et l'acceptation de soi.

Un épisode riche en émotions et en découvertes, qui montre que le sport et la culture, loin d’être opposés, se complètent et se nourrissent mutuellement pour créer des espaces de réflexion, d’évasion et d’inspiration.

Liens de l’épisode

On en parle dans l’épisode

See this gallery in the original post

Retranscription intégrale

Julien : Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du podcast WaveStoria thématique Art et Culture. On ouvre aujourd'hui une nouvelle série qui sera récurrente sur la plateforme avec Marc-Olivier Tacard. Marc-Olivier Tacard, bonjour.

Marc-Olivier : Bonjour Julien.

Julien : Alors, je suis aussi accompagné de Jean-Raphaël Drahi aujourd'hui.

Jean-Raphaël : Bonjour Julien. Et bonjour Marco.

Marc-Olivier : Bonjour Jean-Raph.

Julien : Bonjour les auditeurs. Alors l'idée aujourd'hui de cet épisode, c'est un petit peu de présenter cette série à venir. On va parler de livres et ça, je vais vous dire tout de suite pourquoi. Marc-Olivier, tu es le propriétaire de la librairie Le Vestiaire à mots. Alors vestiaire, parce qu'on y trouve beaucoup de livres axés sur le sport, et à mots parce que dans les livres, il y a des mots. Mais je me suis aussi rendu compte que c'était les initiales de ton prénom et de ton nom, très fort. Sacré cachotier.

Marc-Olivier : Effectivement, le vestiaire à mots, avec le vestiaire, tout ce que ça engendre pour moi qui suis issu du milieu sportif, j'ai travaillé très longtemps dans les médias, au niveau des sports, des rédactions sportives, et puis j'ai aussi travaillé pour un club de football, et j'ai aussi joué au foot pendant très longtemps. Je suis entré très régulièrement dans les vestiaires et c’est là où, pour moi, se construisent et parfois se bâtissent les plus belles victoires.
Et j’aime ce lieu-là parce que c’est un lieu de partage et c’est un lieu où, pour moi, toutes les personnes peuvent se rencontrer, peuvent partager des émotions qui sont parfois indescriptibles. Et le vestiaire, c’est pour moi l’un des mots qui représente peut-être le mieux le sport.
Et puis ensuite, à mots effectivement, tu l’as bien expliqué, ce sont mes initiales. J’aime les mots et ça se prêtait bien, je trouvais que vestiaire à mots ça sonnait bien. On parlait du vestiaire, des mots, je trouve que tout s’entremêle bien et j’aime bien aujourd’hui, en tout cas, je m’y sens bien et j’aime bien l’atmosphère qui règne ici, au milieu des livres, mais aussi au milieu de toutes les personnes qui entrent au 19 boulevard Joseph Garnier et qui entrent ici pour pouvoir découvrir l’atmosphère qui règne au vestiaire à mots.

Julien : Alors tu dis aimer les mots. Sur le tapis qui est à l’entrée, il y a ton logo en énorme. Ta librairie est quand même assez atypique dans le bon sens du terme. Donc des livres, du café, du kombucha, des salles pour recevoir des ateliers. Mais tu vas nous parler de ça tout de suite après. Et pour en revenir à ce tapis avec ton logo, il y a écrit dessus Concept Sport. J’adore.

Marc-Olivier : Concept sport, parce que moi je viens du milieu du sport, donc c’était le domaine que je souhaitais mettre en avant. Le livre et le sport, c’est souvent antinomique. Si j’ai certaines personnes qui parfois rentrent ici, je leur dis j’ai plein de livres sur le sport, le sport c’est pas mon truc. Mais finalement on arrive quand même à les embarquer dans les histoires en leur expliquant que c’est le sport dans toutes ses grandes largesses. Pour faire du sport, il faut bien manger. J’ai des livres sur la nutrition, sur comment bien s’alimenter. Et j’ai aussi des livres du 15 de France.
J’aime bien aussi mélanger un petit peu tout ça. Mais on parle aussi des mangas, on parle de bandes dessinées, on parle de romans, on parle de romans historiques, on parle d’anthologie parfois. J’ai un ouvrage d’anthologie sur les plus beaux textes de sport qui existent. Il y en a 150 qui ont été triés avec les plus grands auteurs qui ont écrit dedans.Il y a plein de belles histoires et on peut embarquer, je pense, tout le monde dans le sport. On peut prendre n’importe quel ouvrage. Là, j’ai lu le dernier de Gael Faye, Jacques Aranda. Alors, on parle de sport de façon tragique parce qu’en fait, les stades, à une certaine époque, servaient de lieu d’exécution. Donc en fait, on peut tout essayer de rapprocher. On arrivera toujours à trouver, moi j’arriverai toujours à trouver un lien avec le sport.

Marc-Olivier : Parfois, les gens me disent « Ah, j’aime pas faire le sport », mais je dis « Vous êtes sorti de chez vous, vous êtes venu ici, vous êtes venu à pied ». Donc vous avez fait un petit peu de sport. Donc en fait, au final, on en fait tous un peu, on pratique un peu parfois sans le vouloir et sans le savoir. Mais je pense que le livre aussi, c’est le parfait trait d’union pour pouvoir parfois s’évader, pour pouvoir découvrir des choses, pour pouvoir se dire, ah bah tiens, finalement, ça, c’est quand même pas si mal et c’est quand même bien, et que le parcours de tel athlète ou le parcours de telle personne, il est inspirant et il peut me donner moi aussi des clés pour ma propre vie.

Julien : Ok, alors on va revenir un petit peu sur le lieu tout à l’heure, mais avant, je vais passer le micro à Jean-Raph et lui va te soumettre un interrogatoire musclé pour parler un petit peu de ton parcours et de ce qui t’a amené jusqu’au vestiaire Hamo.

Jean-Raphaël : Alors, c’est à moi pour l’interview musclé, Marco. Déjà, en fait, j’ai une première question, mais tu viens de l’aborder un petit peu. Tu viens du milieu du sport et donc on a toujours tendance à penser que sport et littérature, ça ne fait pas bon ménage et tu as déjà bien répondu. Mais comment un sportif ouvre une librairie ?

Marc-Olivier : En fait, qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi le parcours ? Moi, je viens du milieu des médias, j’ai travaillé en presse écrite, j’ai commencé comme ça, à 15-16 ans, je commençais déjà grâce à un copain qui était déjà dans le milieu, qui m’a permis de découvrir le journalisme et de commencer à, quelque part, concrétiser mon rêve, parce que c’était mon rêve de devenir journaliste. Et à 15-16 ans, j’écrivais dans le Paris-Normandie et je faisais des petits comptes rendus de mes matchs du week-end et c’était mon premier rapport avec les mots.

Et j’ai appris plein de choses. Ensuite, j’ai fait le CFPJ, l’école de journalisme à Paris, et puis j’ai travaillé très rapidement en télévision. J’ai intégré diverses rédactions, mais même en télé, on apprend à écrire et à justement ne pas être redondant avec l’image, donc à se servir aussi du support de l’image et parfois même du support du son pour pouvoir apporter d’autres éléments que le téléspectateur parfois ne peut pas forcément voir avec l’image, et les mots peuvent apporter ça. Maintenant, le sportif que je suis, se retrouver effectivement dans une librairie, je trouve ça normal parce que je me plais ici. Maintenant, ce que je trouve pas normal, c’est qu’il n’y ait pas assez de librairies sportives, en tout cas en France, puisque je suis la seule. Et aujourd’hui, je comprends pas pourquoi je suis la seule, alors qu’en fait, j’ai aujourd’hui 2500, presque 3000 références ici, et je pense qu’elles peuvent convenir à n’importe quelle personne.

Des ouvrages peuvent s’adresser à n’importe quelle personne. On en parlait tout à l’heure, les ouvrages historiques sont faits pour être lus, pour se rappeler qu’il s’est passé des drames à certains moments, et qu’on n’est pas là pour les reproduire, et que ça a touché aussi des sportifs de haut niveau. L’histoire d’Alfred Nakache, sa famille est déportée à Auschwitz, on a aujourd’hui un récit qui nous le partage et qui nous le fait vivre. Donc oui, moi, ça, ça me touche et je pense qu’on peut le partager. Je suis sportif, mais j’aime aussi l’histoire, j’aime aussi ce qui s’est passé et j’aime aussi retranscrire toutes ces choses-là pour pouvoir les partager.

Après, à chaque fois, quand je vends un livre, je dis à la personne qui le prend, surtout vous venez me revoir si ça ne vous a pas plu. Parce que moi, ça me permet d’avancer. Et ça me permet aussi de comprendre pourquoi tel lecteur aime ça et tel autre lecteur aime ça.

Par contre, là, j’ai partagé un truc incroyable l’autre jour avec un monsieur de 85 ans qui est venu, qui me dit : « Moi, j’écris dans la revue Likens, c’est de la poésie, on fait de la poésie avec les copains et tout. J’adore la poésie, etc. » J’ai dit : « OK, d’accord, pas de problème. Je vais vous faire découvrir un bouquin. Je vous le laisse, vous le lisez et vous me dites ce que vous en pensez. Surtout, vous venez me revoir et vous me dites ce que vous en pensez. » Et il est revenu genre 3-4 jours après, le mec, il m’a limite mis les larmes aux yeux parce qu’en fait, il est revenu, il m’a dit : « Mais c’est incroyable, j’ai enfin compris pourquoi moi... Quand je voyage, pourquoi j’étais mal quand je voyageais sans ma femme ? »

En fait, ça s’appelle L’Intendresse. C’est le titre du livre que je lui ai vendu. L’Intendresse, c’est un petit recueil de poèmes de Valentin Dedon. Et quand il l’a pris, je pense qu’il ne s’attendait pas à ça. Il ne s’attendait pas à vivre quelque part une émotion ou à découvrir quelque chose sur lui. En fait, il est revenu. Il est revenu ici. Franchement, il m’a mis les larmes aux yeux, le mec, parce qu’il avait quelque chose de vrai. En ouvrant, et pour répondre à ta question initiale, en ouvrant ce vestiaire un petit peu atypique, j’avais envie de partager des choses, parce que c’est ce que je voulais donner comme sens à mon existence. Je voulais partager des choses avec les gens. Cette personne-là, je ne l’aurais jamais croisée avant. Je n’aurais jamais partagé quelque chose avec elle. Et au final, j’ai partagé un super moment et je pense que je m’en souviendrai toute ma vie. Parce que rien que le partage et le transfert de ça juste avec un simple bouquin, moi, ma journée, elle était gagnée. Elle était enrichie de ça, enrichie des yeux de ce monsieur, du message qu’il m’a laissé, que j’ai transféré à l’auteur, qui l’auteur n’en revenait même pas lui-même, et qui m’a dit, heureusement qu’on a les libraires et qu’on a cette transmission qui permet justement de faire partager nos livres et de faire partager nos écrits. Et ça, pour moi, c’est vraiment la plus belle des réponses. J’aurais aimé le filmer à ce moment-là, parce que franchement, il me restera vraiment gravé pour le coup.

Jean-Raphaël : Alors, heureusement qu’il y a des libraires. Est-ce que ce n’est pas aujourd’hui un vrai risque d’ouvrir une librairie dans un monde où notamment une partie de notre jeunesse est plutôt sur les réseaux, sur YouTube, lit de moins en moins, c’est un fait hélas ? Mais c’est un énorme pari, c’est une envie aussi de dire : « Mais franchissez cette porte, ouvrez des livres, quel que soit l’âge que vous avez. »

Marc-Olivier : Oui, je crois qu’il y a de ça, il y a l’envie de casser aussi un petit peu des... les on-dit ou de casser certaines barrières qui sont aujourd’hui bâties par justement le digital. En plus, j’en viens moi du monde du digital à la fin de ma carrière professionnelle, enfin la dernière expérience professionnelle, j’ai travaillé dans le digital. Je sais, je conçois l’enjeu qu’il y a derrière, mais les librairies et les gens après le Covid en 2020 se sont enfin... ou se sont rendus compte que finalement le livre, c’était un objet qui était intéressant et important d’avoir entre les mains, et les librairies ont connu aussi un des chiffres d’affaires de plus en plus croissant après le Covid, et aujourd’hui il y a de plus en plus de librairies, il y a presque plus de librairies qui se créent qu’ils ne ferment, donc bon, ça reste un bon espoir.

Moi aujourd’hui, j’ai des gens qui passent devant, et quand j’ai ouvert le 2 avril, à partir du 2 avril, les gens passaient devant la vitrine et il y en a certains qui levaient les bras au ciel et qui disaient merci d’avoir ouvert une librairie, merci d’avoir ouvert un lieu de partage, merci d’avoir ouvert un lieu de culture. Forcément, ils étaient contents, mais je l’ai vraiment vécu, mais ça je ne m’attendais pas à ça moi. Quand j’ai créé ce truc, alors oui, il y a un danger, il y a un danger financier. Moi, j’ai ma famille qui m’aide derrière, j’ai plein de personnes, j’ai mis tout l’argent que j’avais dans mon projet, mais parce que j’y crois et parce que je crois qu’on peut transmettre des choses, on peut vivre des émotions.

J’aurais très bien pu rester dans mon ancien métier à moisir et à gagner sûrement mieux ma vie que je vais la gagner maintenant. Mais au final, il n’y a pas d’équivalent. Il n’y a pas d’équivalent parce que je fais quelque chose pour moi et je fais quelque chose qui me plaît et je fais quelque chose qui, pour moi, a du sens, parce qu’on partage des choses. Et aujourd’hui, on est dans une société où on ne partage plus rien, et justement à cause du digital, justement à cause des téléphones, parce que parfois, on est sur son téléphone et qu’on scrolle et qu’on scrolle, et puis qu’on reste pendant cinq minutes, et en fait, on regarde le truc et ça fait une demi-heure qu’on est sur le téléphone. Et moi, je pense qu’on perd parfois une demi-heure, voire une heure sur son téléphone. Et ça, c’est l’enjeu effectivement, et l’enjeu quand tu parlais de la jeunesse, où les jeunes sont de plus en plus sur leur téléphone, oui. Mais les jeunes qui n’ont pas encore le téléphone, ce sont eux qui font entrer les parents dans la librairie. C’est-à-dire que les jeunes qui n’ont pas encore le téléphone dans les mains, qui ont 5, 6 ans, 7 ans et qui n’ont pas encore le téléphone, eux c’est eux qui rentrent ici et qui veulent venir acheter des livres. Parfois c’est eux qui traînent les parents dans la boutique pour pouvoir acheter des bouquins, pour pouvoir trouver des choses, pour pouvoir apprendre des choses, pour pouvoir faire des petits ateliers ludiques, pour pouvoir faire plein de choses. C’est ça qui est pour moi important et c’est vraiment le message que je veux retenir parce que c’est parfois les parents qui sont réticents alors que les enfants sont déjà dans la boutique.

Jean-Raphaël : La bataille n’est pas perdue.

Marc-Olivier : Pour moi, la bataille n’est pas perdue. Sinon, je ne me serais pas lancé là-dedans. Mais encore, je trouve qu’il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire. Voilà, il y a beaucoup de travail. C’est pour ça qu’on essaye, avec Sofia qui a rejoint l’équipe du vestiaire, de travailler ça en créant, en multipliant les ateliers, en essayant de mettre en place des choses pour les enfants, mais aussi pour les adultes, parce que je trouve que le partage, il doit se faire entre l’enfant et l’adulte. On n’est pas là juste pour laisser son enfant et c’est-à-dire que ça, je m’en débarrasse pendant une heure et puis il va aller faire un petit atelier d’aquarelle. Non, le but, c’est de faire un partage entre la maman ou le papa et son enfant, parce qu’ils vont partager une heure et demie avec un expert en aquarelle ou en dessin.

Jean-Raphaël : Alors ça justement, tu disais, tu viens de nous parler de ça et tu parlais de lieux de partage. Alors on est entouré de livres, on vient toucher les livres, les ouvrir, les acheter, les emporter, mais il n’y a pas que ça dans le vestiaire à mots. Il y a deux salles à côté de nous qui te servent à quoi ?

Marc-Olivier : Alors ces deux salles, quand j’ai créé ou imaginé mon projet, j’en parlais un petit peu à plein de personnes, je suis allé faire aussi un stage dans une librairie en région parisienne, je passe le bonjour à la librairie du Pinceret à Poissy, parce que... et en échangeant, en comprenant aussi ce qui se passait, je me suis dit qu’il y a plusieurs enjeux. Le livre, ok, c’est quelque chose... l’économie est très établie, les marges sont déjà assez faibles, le taux de rentabilité d’une librairie n’est pas forcément très élevé, moi au début je suis tout seul, et l’ambition c’était aussi d’en faire un lieu de partage et un lieu de vie, donc qu’est-ce que je peux faire pour faire un lieu de vie ? Il me faut aussi d’autres espaces, donc il y a le café, il y a le jus de fruits, il y a le thé, ok, c’est acté, on peut le faire, c’est assez facile à faire, mais l’autre enjeu pour moi, c’était de pouvoir accueillir aussi du monde ici. Donc pour ça, il me fallait des salles. Donc là, j’ai trouvé un local qui était déjà aménagé avec deux salles qui sont des salles de réunion où on peut accueillir des groupes de 5, 6 personnes ou de 10, 12 personnes pour pouvoir faire des réunions, mais aussi pour pouvoir faire des ateliers, aussi pour pouvoir s’écouter, pour pouvoir partager des choses. Et ces deux salles-là, elles sont en location et elles sont à disposition d’une personne qui veut faire un entretien par exemple, j’en ai de plus en plus qui le font et qui me louent les espaces pour une ou deux heures, mais après je peux aussi viser et je vais cibler des entreprises qui ont besoin de se retrouver dans un endroit qui est un petit peu atypique et qui peut changer d’une salle d’hôtel sans fenêtre et de se retrouver dans un endroit où il y a des livres, où ça peut être inspirant, où on peut aller se documenter pour pouvoir faire un atelier, pour pouvoir faire peut-être une réunion.

Et voilà, donc moi je crois en la synergie de tout ça, je crois en ces différents univers. Je crois que le sport peut être littéraire, je pense que la littérature peut apporter des choses au sport, mais je pense que le monde de l’entreprise a aussi à apprendre de la culture, des mots, aussi apprendre du sport, et aussi apprendre de plein de choses. Donc je pense qu’on peut... il y a plein d’univers à explorer dans ce domaine-là. Moi, mon rêve, en tout cas, après, c’est de pouvoir attirer des entreprises ici, au vestiaire, leur proposer des séminaires, et de leur dire, voilà, vous allez travailler pendant une journée entière, le matin, vous allez faire un atelier d’écriture, l’après-midi, vous allez avoir un coach de prise de parole, en public, qui va venir vous coacher, qui va venir vous driver pour que demain, quand vous allez vendre vos produits, vous allez encore mieux les vendre.

C’est ça que j’ai envie d’apporter. Et c’est ça le rêve du vestiaire. Et derrière, on peut finir très bien cette journée en faisant, j’ai une cible de fléchette, on finit un petit concours de fléchettes, on finit avec une petite mariole, c’est de la pétanque d’intérieur. Et comme ça, on partage encore des choses entre salariés qui, peut-être eux aussi, n’avaient pas les liens qu’ils vont avoir après ce séminaire-là ou cette rencontre ici.

Jean-Raphaël : Revenons sur le sport. On est à Nice, Wave Storia parle de ce qui se passe sur Nice, la métropole et autour. C’est une ville un peu particulière vis-à-vis du sport quand même. C’est une ville qui est très tournée là-dessus.

Marc-Olivier : Oui, on l’a vu rien que cette année avec l’arrivée du Tour de France à la fin juillet, au mois de juillet, avec trois étapes qui se sont déroulées dans la région. C’est une ville qui est complètement propice au sport. Il se passe plein de choses. Il y a l’Ironman qui se passe ici. Il y a des compétitions de tennis et des compétitions de vélo. Il y a le Paris-Nice. Il y a une équipe de football de Ligue 1 qui est aujourd’hui gérée par un gros partenaire qui travaille aussi dans le vélo pour le coup, dans le marathon, dans plein de choses. C’est quand même une terre de sport. On peut faire de la voile, et puis si on est tôt sur le bassin, enfin sur la mer Méditerranée le matin, l’après-midi, en plein hiver, on peut aller skier à Isola. En fait, c’est aussi ça qui fait le charme de cette région. Et ça, c’est formidable. Et on profite de ça. Et c’est pour ça aussi que je trouve qu’avoir créé la première librairie sport ici à Nice, ça avait aussi du sens. Parce que je me suis posé la question quand j’ai fait mon projet, je me dis mais je vais le faire où ? Moi je viens de la région parisienne, j’aurais pu très bien m’imaginer repartir un petit peu en région parisienne ou dans ma ville d’enfance, essayer de le créer là-bas par exemple. Mais je me suis dit finalement, à Nice, t’es bien.

En tout cas, il se passe tellement de choses que t’aurais tort de ne pas en tout cas tenter l’aventure ici. Pour moi, l’aventure, elle avait du sens ici et elle a du sens ici, à Nice, avec... Mais il y a aussi un Grand Prix à Monaco juste à côté. On a quand même deux clubs professionnels, un qui joue la Champions League, un qui joue l’Europa League à 20 km d’écart. C’est quand même incroyable. On a un bassin sportif de dingue. Et on a un club de rugby aujourd’hui qui est passé en Pro D2. Et on a des clubs de volley qui jouent en D1. C’est quand même incroyable ici.

Jean-Raphaël : C’est assez fou, c’est qu’il y a une vraie diversité sportive. Effectivement, comme tu le disais, il y a eu le Tour de France, il y a eu la Coupe du Monde de rugby, il y a eu les Jeux Olympiques, mais on va en parler juste après, l’Ironman. Enfin, il y a tellement de disciplines, en fait, au même endroit qu’on se dit que c’est quand même une ville qui est assez tournée vers le sport et les sports, contrairement à d’autres endroits qui sont très marqués. Une station en Savoie, ça va être très ski ou on va à Biarritz, ça va être le surf. Ici, ça touche plein de domaines, en fait. Un peu comme la librairie.

Marc-Olivier : Oui, exactement. C’est exactement ça. C’est pour ça que j’essaye en tout cas de me diversifier dans les différentes disciplines que je peux avoir ici. J’ai parfois des gens qui rentrent et qui me disent « est-ce que vous avez des ouvrages sur la Zumba ? ». Alors, la Zumba, je n’arrive pas, je n’ai pas encore tout trouvé ce que je voulais dessus.

Jean-Raphaël : Mais il y en a.

Marc-Olivier : Mais il en existe. Il en existe. Mais ce qui est bien, c’est qu’ici, on peut avoir des ouvrages sur la voile, on peut avoir des ouvrages sur le ski alpin. Comme tu le disais, ça ne va pas se dépareiller. On peut avoir des ouvrages aussi de randonnée, de trail. Il y a tellement de sentiers ici qu’on peut s’y perdre. Et puis, il y a toute la partie yoga. Il peut y avoir plein de choses. Le fait d’être ici à Nice sur une terre de sport, avec énormément aussi de sportifs qui vivent ici et qui en font leur terrain de jeu et leur terrain d’entraînement. Les cyclistes, il y en a, Pogatchar, il habite dans le coin. On en a des milliers, je pense, de sportifs qui vivent dans la région et qui profitent aussi, je dirais, des richesses de la région pour pouvoir bien travailler.

Jean-Raphaël : Au moment où on enregistre, nous sommes au mois de septembre, on sort d’un été, comme tu le disais, qui a été quand même extrêmement dense. Est-ce qu’il y a eu un effet Tour de France à Nice, dans la librairie ? Est-ce qu’il y a eu un effet Jeux Olympiques et Paralympiques ? Est-ce que tu l’as ressenti, ça ?

Marc-Olivier : Oui, je le ressens. Le livre, déjà, et le cyclisme, le vélo, ça engendre plein d’ouvrages. En tout cas, il y a plein d’ouvrages sur le vélo. J’ai une étagère qui est complètement consacrée au vélo, pour le coup, parce qu’on peut avoir de la philosophie, on peut avoir des guides de randonnée, des guides d’ascension. Il y a plein de choses, des guides humoristiques, des ouvrages, des romans. Sur le vélo, il y a plein de choses. Et sur les Jeux Olympiques, il y a aussi plein d’ouvrages, puisque les maisons d’édition ont sorti plein de livres et d’ouvrages sur ou des athlètes qui participent aux Jeux Olympiques, ou qui ont été les héros des JO précédents, ou après on a aussi des romans historiques, on a de la géopolitique, il y a des romans historiques, des biographies qui sont remarquables sur les jeux, et puis après on a les jeux qui ont été aussi remarquables et qui ont fait vivre aux Français des émotions incroyables. Et moi, ça me faisait plaisir de regarder les Jeux. J’avais mis un écran ici aussi pour qu’on puisse les diffuser, que je puisse les avoir, et rien louper, parce que j’avais envie de rien louper aussi. Et pour moi, oui, il y a un effet, parce qu’on sait, en tout cas en France, intéresser au sport. Et ça, pour moi, c’est l’une des principales réussites de ces Jeux olympiques, c’est que les Français se sont dit « Ah, on peut vivre des choses incroyables » en regardant du sport, ou en allant dans les stades, ou en regardant des athlètes, et même de l’escrime, alors que je suis sûr qu’il y a des gens qui sont allés dans la salle d’escrime et ne savaient pas ce qui les attendait, parce qu’ils ont eu des places comme ça, et puis ils ont vécu un super moment. Et c’est ça, je pense, le vrai élan sur lequel aujourd’hui il faut s’appuyer, et sur lequel il faut travailler en France, c’est-à-dire qu’il faut continuer à promouvoir le sport comme un élément de bien-être et d’émotion.

Jean-Raphaël : Tu as crié devant la télé cet été ?

Marc-Olivier : Oui, j’ai crié devant ma télé, j’ai chanté La Marseillaise. Oui, on a vécu tous des émotions de dingue en regardant les JO quand même. Rien que le fait même de voir les tribunes pleines, les gens qui criaient, qu’il y ait des gamins et des personnes âgées. C’est vrai qu’on a quand même des images où il s’est quand même passé des trucs de fous, que ce soit les Jeux paralympiques et les Jeux olympiques. Moi, j’ai trouvé ça incroyable. J’espère qu’on va réussir à se servir de cet élan pour pouvoir encore avancer et aller encore plus loin que là où on est. Aujourd’hui, je trouve qu’on ne fait pas assez de sport en France. Le sport n’est pas assez implanté dans les entreprises. Le sport n’est pas assez implanté dans les écoles. Je trouve que ça, c’est dommageable pour, en tout cas, l’être humain, ou le Français ici, parce que le sport est quand même vecteur de partage, d’émotion, de dépassement de soi, mais aussi de bien-être, et voilà, on doit se servir de ça.

Jean-Raphaël : Alors, il y a eu quelque chose, d’ailleurs, il y a quelques jours là-dessus, qui était hyper intéressant et qui sort un petit peu des livres. Mais on avait eu même cette discussion off d’un YouTuber, Enoch Stagg en l’occurrence, qui sort un documentaire sur un an de préparation pour faire l’Everest et avec des messages extrêmement forts là-dessus sur ne passez pas que votre temps sur YouTube, sortez de vos téléphones. Faites du sport, dépassez-vous, allez dehors, le message était assez beau là-dessus. C’était quand même un petit peu fou qu’un YouTuber fasse ça.

Marc-Olivier : Oui, parce que je pense qu’il s’est rendu compte que dans la vie qui était la sienne jusqu’à cet exploit, jusqu’à ce qu’il fasse cette aventure-là, il n’a pas vécu sa vie comme finalement il pense qu’aujourd’hui elle aurait plus de sens, et il s’est aperçu de ça, et ça c’est très bien, et effectivement il passe des messages qui sont incroyables et qui sont bons pour la jeunesse et qui sont bons pour mon fils aussi qui a 13 ans et qui passe peut-être plus de temps sur son téléphone, peut-être qu’il s’était le premier à regarder ça et à s’émouvoir devant et à se dire que c’était incroyable et c’était génial. Donc j’espère que les messages sont aussi passés dans son crâne et dans le crâne de tous ces enfants qui ont pu regarder ça, mais même des adultes parce qu’effectivement, Là, on parle du dépassement de soi, on parle d’un événement incroyable et d’une aventure d’une année. C’est très bien, c’est effectivement une vidéo et ça passe tous les messages qu’on a envie d’entendre, mais dans les livres, il y a plein de livres sur des ascensions incroyables, les premiers alpinistes qui ont monté l’Everest et qui se sont du coup retrouvés en tant que personnes. Parce que ces aventures-là vous font prendre conscience que vous êtes une personne et que vous avez besoin d’alimenter votre corps et votre esprit d’exploits, de choses que vous pensiez impossibles à faire et qu’au final, vous arrivez à le faire. Et ça, c’est le meilleur des résultats, la plus belle réussite. Si vous aimez la montagne, alors je vous conseille fortement le documentaire d’Enoch Stagg parce qu’il est vraiment extraordinaire. C’est un vrai beau film d’aventure.

Jean-Raphaël : Mais je me permets de passer le message. Lisez Premier de Cordée et commencez déjà par celui-là.

Marc-Olivier : C’est marrant que tu parles de Premier de Cordée et de Frison-Roche parce que moi, c’est le premier livre. C’est le livre qui m’a donné envie, qui m’a fait aimer la lecture. J’avais 13-14 ans et à l’époque, j’étais à l’école et qu’à l’école, on vous donne tout le temps des livres. On vous force, qu’on vous force à lire. En fait moi je pense que ça c’est pas les bonnes méthodes. Et quand parfois c’est pareil, je vois des parents qui disent « Tiens, lis ça, ça va te plaire », etc. Je les regarde, je dis « Forcez pas. Laissez-le choisir son livre, il va le lire, il va regarder et ça va lui plaire. Mais laissez-le vous choisir, laissez-le choisir l’ouvrage qu’il a envie de prendre. » Et Premier de Cordée, pour le coup, c’est vraiment un livre qui m’a fait... Où je me suis dit, c’est incroyable. Avec des pages, avec des mots, avec de l’écriture, on peut vivre des... On a l’impression d’être complètement accroché à la cordée, d’être dans le truc, de tomber dans les crevasses. Et pour moi, ça, c’est la force de la lecture.

Marc-Olivier : Et tu parles de Premier de Cordée, mais on peut prendre Elle Froide de Jean-Marc Rochette, c’est une BD, et ça j’arrive à la mettre entre les mains de parents, mais aussi qui va la partager peut-être avec ses enfants, parce que c’est... les messages sont aussi beaux dans ces ouvrages-là, que ce soit les textes, les images, et l’histoire en tant que telle, elle apporte quelque chose. Et ça, c’est la richesse du livre, en tout cas, qu’on prend et qu’on vient récupérer et acheter ici.

Jean-Raphaël : Non, et puis alors, c’est marrant, mais on va en parler de cette histoire de BD où aussi, on arrive à mettre les gens là-dedans. Juste une petite anecdote. Tu parlais de Premier de Cordée. Moi, un jour, j’étais à Chamonix. J’ai habité là-bas quelques années et j’étais avec un ami. Tout d’un coup, on croise un petit vieux et il me dit tiens, Jean-Raphaël, je te présente Monsieur Frison-Roche. Moi, qui d’habitude parle beaucoup, je savais absolument plus quoi dire. Je me suis retrouvé face à Frison-Roche. Enfin, c’était une rencontre de Premier de Cordée. Enfin, pour les gens qui aiment la montagne, c’est un mythe, ce livre.

Marc-Olivier : Ah, oui, ça, c’est incroyable. Il y a des rencontres comme ça qui marquent.

Jean-Raphaël : Alors justement, on va parler de livres, et ça va être aussi ce qu’on retrouvera dans les prochains podcasts avec toi, sur des conseils, sur des coups de cœur, sur des choses qui t’ont touché ces dernières semaines, ces derniers mois. De quoi tu pourrais nous parler ?

Marc-Olivier : Alors moi, j’ai bien aimé le dernier livre de Wissam Belkacem qui est Yama, c’est le coup de cœur qu’on a mis sur le site internet de la librairie, c’est le coup de cœur du mois d’août. Alors Wissam Belkacem, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est un ancien footballeur qui a fait son coming out avec un livre qui s’appelle Adieu ma honte, qui est sorti en 2020, et je l’avais rencontré justement quand je travaillais encore à l’AS Monaco, je l’avais fait venir au centre de formation pour rencontrer les jeunes. Et il était venu exposer quelque part sa vie et présenter son livre aux jeunes, qui pour certains pensent que l’homosexualité est encore une maladie. Donc en fait, là on était complètement dans la transmission, on était complètement dans le partage, où on a un auteur qui vient nous parler de son expérience, qui vient expliquer aussi aux jeunes qui sont en centre de formation, attendez, il leur dit, moi j’étais aussi en centre de formation, j’ai été sélectionné avec l’équipe de Tunisie pour la CAN, j’avais un avenir tout tracé, mais pourtant je n’ai pas franchi le palier. Je n’ai pas franchi le palier parce que, quelque part, je n’arrivais pas à m’avouer que j’étais homosexuel. Rien que de passer ce message-là et de ne pas comprendre quelle personne on est à un moment donné où on a besoin de franchir des paliers, de grandir, d’avancer, on bloque, et lui il s’est bloqué à cause de ça. Maintenant, une fois qu’il a écrit son livre, il s’est débarrassé de tout ça, il a pu le partager avec sa famille, il a pu le partager avec le monde entier, et je pense aujourd’hui beaucoup plus épanoui que ce qu’il a été quand il était pourtant au centre de formation à Toulouse.

Jean-Raphaël : Ce témoignage doit vraiment être fort, on le sent déjà en t’écoutant.

Marc-Olivier : Oui, c’est vraiment un témoignage fort. Et maintenant, avec ce deuxième ouvrage qui s’appelle Yama, il parle pour sa maman et il nous fait vivre la vie de sa mère, qui est tunisienne, et qui a été la première institutrice de femmes dans son village. Je ne vais pas vous faire le pitch entier, mais c’est Wissam qui se met dans les yeux de sa maman et qui lui donne ses mots. C’est un livre qui est très beau, qui se lit très bien, très facilement. Et moi, je l’ai beaucoup apprécié. Peut-être que de fait de connaître l’auteur, j’en ai peut-être été plus séduit, mais je pense que même sans le connaître, c’est un livre qui touche parce qu’il parle de son rapport avec sa maman, et aussi de comment, dans une famille tunisienne musulmane, l’homosexualité a dû être partagée, comprise, acceptée. C’est un peu cette histoire-là. Et pour moi, c’est un ouvrage qui mérite d’être mis en avant, et j’espère que Wissam pourra venir ici dans les semaines à venir.

Jean-Raphaël : C’est vraiment un beau message de résilience et de partage familial. Est-ce que tu aurais un autre ouvrage à nous recommander ?

Marc-Olivier : Oui, bien sûr ! Il y a un ouvrage que je prends souvent, que j’appelle ma pépite, c’est l’ouvrage de Valentin Dedon, Petits écrits et grand amour, c’est des miettes footballistiques, et c’est des fragments d’un poète. Moi, je l’appelle le poète Valentin parce qu’il écrit magnifiquement bien. On en a parlé tout à l’heure avec L’Intendresse, mais ces petites miettes footballistiques, pour tout footballeur, toute personne qui a déjà mis les pieds dans un vestiaire un dimanche matin pour aller jouer au foot, c’est un ouvrage qu’il faut lire. En plus, on peut le lire comme un recueil, à petites doses. On le garde sur sa table de chevet, on ouvre quelques pages de temps en temps, et ça fait du bien. Il y a plein d’anecdotes avec des sportifs, des écrivains de renom qui ont joué au football, qui partagent cette passion. C’est le football amateur dans toute sa splendeur, pour moi.

Jean-Raphaël : C'est vraiment impressionnant de voir l'impact que peuvent avoir ces BD, non seulement sur les jeunes mais aussi sur les adultes. C'est une belle manière de transmettre des valeurs et des histoires marquantes.

Julien : C’est chouette d’avoir des livres qui rendent hommage à cette partie du sport que parfois on oublie. Et en parlant de formats plus accessibles, est-ce qu’il y a aussi des bandes dessinées qui t’ont marqué dernièrement ?

Marc-Olivier : Absolument, et c'est exactement ce que je souhaite faire ici, au vestiaire à mots. C'est important pour moi de pouvoir mettre entre les mains des lecteurs des ouvrages qui vont les toucher, les inspirer, que ce soit par le sport, la culture ou l'histoire. C’est pourquoi j’essaie de diversifier les genres, pour qu'il y en ait vraiment pour tous les goûts. Que ce soit des mangas, des BD sur le sport ou même des livres qui n’ont pas de lien direct avec le sport mais qui apportent des valeurs similaires.

Jean-Raphaël : C'est vraiment un espace où la littérature sportive et culturelle se rencontrent. C’est enrichissant de voir que tu arrives à créer ces ponts entre des mondes parfois considérés comme éloignés, comme celui du sport et celui de la lecture.

Marc-Olivier : Oui, c’est vrai que beaucoup de gens pensent que le sport et la lecture sont deux mondes à part, mais en fait, ils se rejoignent à bien des égards. Le dépassement de soi, les valeurs de persévérance, la passion, tout ça, on le retrouve dans les livres comme dans le sport. Et c’est pour ça que je pense qu’on peut faire aimer la lecture à des sportifs, et faire découvrir le sport à ceux qui aiment la lecture. C’est vraiment cette synergie que j’essaie de créer ici.

Jean-Raphaël : On sent cette passion dans tout ce que tu fais ici, et je pense que c’est aussi ce qui attire les gens dans ta librairie. C’est un endroit unique où les mondes se rencontrent, et où chacun peut trouver quelque chose qui le touche.

Jean-Raphaël : C'est clair que c'est un beau projet, et je pense que les gens qui viennent ici ressentent cette atmosphère, ce partage que tu veux instaurer. D'ailleurs, est-ce que tu vois un public particulier qui est plus attiré par ta librairie ? Plutôt des sportifs ou des amateurs de lecture, des jeunes ou des adultes ?

Marc-Olivier : C'est assez varié, et c'est ça qui est intéressant. J'ai des passionnés de sport qui viennent chercher des ouvrages sur leur discipline préférée, mais j'ai aussi des gens qui ne sont pas forcément des sportifs mais qui viennent pour l'ambiance, pour découvrir de nouveaux auteurs ou pour participer aux ateliers. J'ai des familles, des jeunes, des retraités… C'est vraiment un mélange. Et ça montre bien que le sport et la lecture peuvent parler à tout le monde, quel que soit l’âge ou le parcours.

Jean-Raphaël : Justement, tu parlais des ateliers. Est-ce que tu as vu un engouement particulier pour ces événements que tu organises ici ? Les gens sont réceptifs ?

Marc-Olivier : Oui, vraiment. Les ateliers marchent très bien, que ce soit pour les enfants ou les adultes. Ils apprécient ce côté interactif, le fait de pouvoir participer à des activités autour du livre et du sport, mais aussi d’échanger avec des auteurs, des artistes ou des sportifs. Ça crée des moments de partage uniques. Par exemple, les ateliers de dessin avec Kuhn ou les séances de slam avec certains auteurs rencontrent un succès incroyable. C’est un moment où les gens se retrouvent autour d’une passion commune et où ils apprennent des choses tout en s’amusant.

Jean-Raphaël : C’est une belle manière de faire vivre la librairie, en dehors de la simple vente de livres. Tu crées un véritable lieu de vie, d’échange.

Marc-Olivier : Exactement, c’était l’objectif. Je ne voulais pas que ce soit juste une librairie classique où les gens passent, achètent et repartent. Je voulais vraiment créer un lieu où les gens s’arrêtent, discutent, échangent autour d’une passion commune. C’est aussi pour ça qu’on a le café, les espaces de réunion, les ateliers… C’est un lieu vivant, et c’est ça que j’aime.

Jean-Raphaël : C’est vraiment une belle vision que tu as. Ce mélange entre sport, culture, et partage donne vraiment une identité forte à ta librairie. Est-ce que tu as des projets pour les mois à venir, des événements particuliers que tu aimerais organiser ou développer ?

Marc-Olivier : Oui, tout à fait. On a pas mal de choses en préparation. Déjà, on va continuer à développer les ateliers, notamment en invitant encore plus d’auteurs et d’artistes pour des rencontres et des dédicaces. Je travaille aussi sur l'organisation d'événements autour de grandes compétitions sportives, comme des soirées à thème lors de finales importantes ou des compétitions locales. Par exemple, pour le prochain marathon de Nice, on prévoit une journée spéciale avec des invités sportifs, des conférences et des échanges autour de la course et de l’endurance. Et puis, je réfléchis à l’idée d’un club de lecture spécialisé sur le thème du sport, où les participants pourraient se retrouver régulièrement pour discuter d’un livre en lien avec une discipline sportive. Ça permettrait d’aller encore plus loin dans le partage.

Jean-Raphaël : Ça promet de beaux moments ! Et en parlant de beaux moments, on arrive à la fin de cet épisode. Merci beaucoup, Marc-Olivier, pour ton accueil et pour nous avoir fait découvrir l'univers du Vestiaire à Mots. Je suis sûr que nos auditeurs seront curieux de venir découvrir cette librairie pas comme les autres.

Marc-Olivier : Merci à toi, Jean-Raphaël, c'était un plaisir de partager tout ça avec vous. Et j'espère vraiment que ceux qui écouteront ce podcast auront envie de pousser la porte du Vestiaire à Mots. C’est un lieu qui vit grâce à ses visiteurs, donc n’hésitez pas à venir faire un tour, discuter autour d’un livre, d’un café ou même d’une partie de fléchettes !

Jean-Raphaël : Le message est passé ! Merci encore, et à très bientôt pour un nouvel épisode de Wave Storia.