Dans cet épisode de Rendez-vous sur la Prom, nous avons le plaisir de rencontrer le père Gil Florini, une véritable figure emblématique de Nice, aujourd’hui curé de la paroisse Saint-Charles-de-Foucauld. Cette vaste paroisse couvre sept églises situées à l’est de Nice, dont Saint-Roch, où nous enregistrons cet échange. Avec une passion débordante, le père Florini partage son parcours de vie, qui débute dans le quartier de Bonaparte, où il a grandi et s’est forgé un lien indéfectible avec sa ville natale.

Ordonné prêtre en 1984, Gil Florini a construit une mission sacerdotale tournée vers l’action et l'innovation. Loin de l'image classique d'un prêtre sédentaire, il raconte comment il a su sortir des murs de l'église pour être au plus proche de ses fidèles, en incarnant un rôle de curé moderne et engagé. Nous découvrons ses initiatives originales, comme la bénédiction des animaux, des motos, ou même des téléphones portables, qui reflètent son désir d’adapter les traditions religieuses aux réalités de la vie contemporaine. Ce n’est pas qu’une question de faire parler de l’Église, mais de créer des occasions de rencontre, d’échanges et de moments de communion au sens large, peu importe la foi de chacun.

Le père Florini évoque également son implication dans des projets de solidarité, qu'il considère comme essentiels à sa mission de prêtre. Il gère le Forum Saint-Pierre d'Arènes, un centre social où se déploie une myriade d'actions concrètes pour les plus démunis. Du soutien alimentaire quotidien, comme les petits déjeuners servis aux SDF, à des initiatives de réinsertion professionnelle ambitieuses qui accompagnent des personnes sur plusieurs années, il décrit ces programmes avec conviction. Il insiste sur l’importance de redonner une dignité à ces personnes, en les considérant comme des individus à part entière et en les accompagnant dans chaque aspect de leur réinsertion.

Ce prêtre pas comme les autres s’exprime aussi sur sa vision de la foi aujourd’hui. Selon lui, l’Église doit s’adapter pour rester pertinente dans une société en perpétuelle évolution. Mais il ne s’agit pas seulement d’un aggiornamento de façade : pour le père Florini, l’Église a le devoir de se reconnecter avec les besoins humains profonds, en mettant l’accent sur le lien communautaire et l’écoute. Il aborde avec philosophie la question du déclin de la pratique religieuse, expliquant que si les églises se vident, la recherche de sens et de spiritualité reste bien présente, mais sous de nouvelles formes. Il évoque la nécessité de trouver des manières innovantes de rassembler les gens autour de valeurs partagées.

En plus de ses engagements spirituels et sociaux, le père Florini dévoile une facette encore plus atypique de sa personnalité : il est créateur de pastis, chanteur et même auteur de livres. Bien qu’il admette sans détour que certains pourraient y voir un péché d’orgueil, il explique que ces projets servent avant tout à financer les œuvres caritatives de l’église. Il se décrit comme un créatif qui aime trouver des solutions aux défis financiers sans être un homme d’affaires avisé, laissant la gestion à des personnes plus compétentes dans ce domaine.

L’épisode est ponctué de réflexions sincères sur la vie à Nice, une ville qu’il décrit comme accueillante, bien que peuplée de « râleurs au grand cœur. » Il insiste sur l’importance du vivre ensemble, évoquant les défis de la cohabitation entre communautés différentes, en particulier après des événements tragiques comme les attentats. Pourtant, il demeure optimiste, croyant fermement en la capacité des Niçois à vivre en harmonie malgré les différences.

Ce dialogue avec cet homme d’église au verbe haut et la voix grave est riche en enseignements et en humanité, dévoilant un homme de foi profondément ancré dans sa région, à la fois spirituel mais aussi aux réalités de la vie moderne. À travers anecdotes, actions sociales et une philosophie de vie tournée vers l'autre, ce podcast nous plonge dans l’univers fascinant de cet acteur incontournable de Nice, dont l’engagement dépasse largement les murs de son église.