Entrepreneuriat au Féminin : Plongée au cœur du réseau des Bougeuses de Nice #6

 
 
 

Dans cet épisode inaugural de Nice Business sur Wave Storia, Jean-Raphaël explore le monde de l'entrepreneuriat féminin en accueillant dix femmes inspirantes, toutes membres du réseau Bouge ta boîte de Nice. Ce collectif national, fondé en 2016, réunit plus de 2000 femmes chefs d’entreprise à travers la France et vise à rompre l’isolement souvent ressenti par les entrepreneuses tout en les aidant à développer leur activité grâce à des synergies locales. Au fil de cet épisode, les participantes partagent leurs parcours, leurs défis, et l'importance d'un soutien collectif pour avancer dans un monde encore largement dominé par les hommes.

Caroline Rivière, "boosteuse" du cercle de Nice, introduit le fonctionnement et les valeurs du réseau Bouge ta boîte. Ce dernier a été conçu pour permettre aux femmes d’entreprendre ensemble, de se soutenir mutuellement et de faire face aux difficultés spécifiques auxquelles elles sont confrontées. Elle met en lumière l’importance du réseautage et des rencontres régulières entre entrepreneuses, organisées sous forme de réunions appelées "Bouge-up", permettant d'échanger des conseils pratiques, des recommandations et de se soutenir dans les moments plus difficiles.

Les intervenantes évoquent aussi les particularités de l’entrepreneuriat à Nice et dans sa région. Émilie, l'une des bougeuses, souligne la dynamique locale marquée par un tissu économique riche en petites et moyennes entreprises (TPE/PME) et un écosystème entrepreneurial particulièrement vivant. Elle insiste sur l’importance pour les entrepreneuses niçoises de valoriser l’ancrage local et de montrer que Nice est bien plus qu’une simple destination touristique, c’est une ville innovante et en pleine expansion économique.

La discussion évolue également autour de la sororité, terme encore trop peu connu mais fondamental dans le succès des réseaux féminins comme Bouge ta boîte. Les femmes présentes témoignent de la manière dont ce soutien mutuel les aide à avancer, non seulement sur le plan professionnel mais aussi personnel. L'épisode aborde l'idée que faire partie de ce type de réseau permet aux femmes de briser la solitude souvent ressentie en tant que chefs d’entreprise et de s'appuyer sur la force du collectif pour surmonter des difficultés communes.

Catherine, psychologue et nouvelle membre de Bouge ta boîte, explique comment ce réseau l’a aidée à trouver sa place en tant qu'entrepreneuse en libéral après son retour à Nice. Pour elle, la bienveillance et l’entraide qui règnent dans le groupe l’ont encouragée à dépasser ses réticences et à se lancer pleinement dans l’aventure entrepreneuriale.

Par ailleurs, des points plus spécifiques sur l’organisation des femmes entrepreneuses sont également abordés. Rosen, directrice de deux établissements hôteliers à Nice, parle de l’importance de trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle tout en délégant certaines tâches pour alléger la charge mentale. L’épisode met en avant que pour ces femmes, être entrepreneuse nécessite une grande capacité d’adaptation, une organisation rigoureuse et surtout un soutien solide, que ce soit dans la sphère privée ou au sein de leur réseau professionnel.

L’épisode se termine sur des conseils précieux donnés à toutes les femmes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat. La première étape, selon les bougeuses, est d’oser franchir le pas, d'avoir confiance en soi et de ne pas avoir peur de solliciter de l’aide. Elles soulignent l’importance de bien s’entourer et de faire partie de réseaux comme Bouge ta boîte, qui leur offrent non seulement une plateforme pour échanger sur leurs défis, mais aussi des opportunités concrètes de développer leur activité.

Avec cet épisode, Wave Storia offre une plongée riche et inspirante dans le quotidien des entrepreneuses niçoises, dévoilant les multiples facettes de leur travail, leurs ambitions et leur engagement à faire bouger les lignes. C'est une belle mise en lumière de l’entrepreneuriat au féminin et un vibrant hommage à la solidarité qui unit ces femmes déterminées à réussir ensemble.

 
 

Retranscription

Jean-Raphaël : Bienvenue pour ce tout premier épisode de Nice Business, la série Wave Storia consacrée à celles et ceux qui font bouger la métropole et sa région. Et non, ce n'est pas un jeu de mots, puisqu'aujourd'hui, pour cette première rencontre, nous accueillons des Bougeuses pour de vrai, venues en nombre, puisqu'elles sont 10 autour de moi. Bonjour mesdames.

Bougeuses (en chœur) : Bonjour.

Jean-Raphaël : Je ne suis pas en position de force, vous l'avez bien compris, pour ce matin. Alors, des Bougeuses, qu'est-ce que c'est ? Qui sont-elles ? Pourquoi nous avons voulu vous les présenter ? Nous allons tenter d'y répondre au cours de cet entretien inédit. Pour m'accompagner, je suis d'ailleurs avec la Bougeuse en chef... On dit Boosteuse, c'est ça ?

Caroline : Bonjour Jean-Raphaël.

Jean-Raphaël : Caroline Rivière, que nous avons eu la chance récemment d'interviewer dans notre podcast Rendez-vous sur la Prom. Alors, je vous invite à vous y rendre, à l'écouter. C'était passionnant. On vous mettra bien évidemment le lien dans la description de cet épisode. Alors, j'ai plein de questions aujourd'hui pour vous, mesdames, sur Bouge ta Boîte, puisque c'est bien le nom de ce groupe qui nous réunit ce matin. Je voudrais qu'on parle de business, je voudrais qu'on parle d'entrepreneuriat, je voudrais qu'on parle de sororité, un mot que j'ai découvert il n'y a pas longtemps, je dois l'avouer, de solidarité, de vie personnelle aussi. Alors on va commencer tout de suite et rentrer dans le vif du sujet. Alors Caroline, puisque tu es la Boosteuse, c’est quoi Bouge ta Boîte ?

Caroline : Alors, Bouge ta Boîte, c'est un réseau de femmes chefs d'entreprise qui a été créé par Marie-Éloi et notre directrice est Julie Baudin. Ça a été créé en 2016 et c'est donc un réseau business féminin national qui permet de rompre l'isolement des femmes chefs d'entreprise, car on est parti malheureusement du constat que les femmes chefs d'entreprise gagnaient en moyenne moins de 1500 euros par mois. Et on s'est dit qu'il fallait qu'on fasse bouger les choses. Voilà pour Bouge ta Boîte.

Voici la suite de la retranscription mise en forme :

Jean-Raphaël : Aujourd'hui, Bouge ta Boîte, c'est combien de personnes, c'est combien de femmes environ ?

Caroline : Alors, en 2023, c'est plus de 2000 bougeuses. Ça, c'est le bilan qui a été fait. Plus de 115 cercles locaux. Nous, on représente le cercle de Nice, dont on parlera plus tard. Mais en tout cas, c’est plus de 5000 webinaires en ligne, un message par minute échangé sur la plateforme digitale. Donc, c’est vraiment un réseau très puissant, à la fois avec une plateforme digitale et des cercles locaux où on peut être en présentiel et faire du business entre nous, dans nos villes respectives.

Jean-Raphaël : Donc, un réseau exclusivement de femmes ?

Caroline : Oui, mais engagé également pour la mixité.

Jean-Raphaël : Et engagé pour la mixité. Alors, avec des particularités, comme aujourd'hui, au moment où on enregistre cet épisode, nous sommes en fin de matinée. Karine, je crois que les horaires sont également adaptés parce que vous avez cette vie d'entrepreneuse, de businesswoman, de femme, de mère de famille. Donc, on se retrouve plutôt entre midi et deux. La plupart du temps, quand celles qui ont des enfants, ils sont à l'école. C’est souvent comme ça, il faut s’adapter ?

Karine : Oui, effectivement, c’est un vrai investissement personnel pour nous toutes. Et donc, on s’adapte à ce créneau qui est très pratique entre midi et deux parce que pour certaines, on a des enfants. Le créneau 7h-9h, c'est un peu compliqué puisqu'ils ne sont pas encore à l’école et le créneau du soir aussi puisqu'il faut aller les récupérer. Certaines ont des impératifs horaires au niveau du boulot, ce qui est mon cas. Je dois ouvrir l’agence et je ne peux pas l’ouvrir à 10h du matin. Donc, on s’adapte aux vies personnelles et professionnelles de chacune et ça marche très bien puisqu’on arrive toutes à se retrouver tous les 15 jours le jeudi.

Jean-Raphaël : Rosen, qui nous accueille aujourd'hui dans son établissement, nous sommes à l’hôtel Mercure de la Prom, c'est ça ?

Rosen : C'est ça, l’Hôtel Mercure Nice Promenade des Anglais. Donc, je suis ravie de vous accueillir aujourd'hui.

Jean-Raphaël : Merci beaucoup de nous accueillir parce qu'on prend quand même beaucoup de place ce matin avec les caméras, l’éclairage, des fils de partout, et on a mis les tables un petit peu sens dessus dessous.

Rosen : Vous allez tout ranger après.

Jean-Raphaël : Bien évidemment, on va tout ranger. Je passerai même le balai si vous voulez, ce sera avec grand plaisir.

Rosen : Non, vraiment, merci.

Jean-Raphaël : Vous avez de nombreuses activités sur Bouge ta Boîte. J'ai entendu parler de Bouge Up. Qu’est-ce que c’est ?

Rosen : Alors, les Bouge Ups ce sont les réunions où on se retrouve tous les 15 jours. Une fois sur deux, il y a des invités extérieurs au cercle. Et puis, on a ce qu'on appelle aussi des After Work, où là, c’est ouvert à tout public. Les messieurs, d’ailleurs, sont les bienvenus.

Jean-Raphaël : Merci, on viendra !

Rosen : Donc ça, c’est à peu près, on va dire, une fois par trimestre. Il y a différents formats, ça peut être soit un After Work, donc le soir, ou on l’a fait aussi dernièrement en formule petit déjeuner.

Jean-Raphaël : Alors, je lisais sur LinkedIn qu'il y a eu un Bouge Up où vous avez parlé de cinéma. Quel est le rapport ?

Rosen : En fait, c’était un peu mon idée avec Natacha. On peut varier et donner un thème quand on se retrouve. Et comme c’était la fête du cinéma, je me suis dit, tiens, pourquoi ne pas surfer sur cet événement ? Pour ce Bouge Up, l’idée, c’était de faire son pitch en intégrant deux titres de films dans sa présentation. Donc, c’était un petit challenge et c’était très sympa.

Jean-Raphaël : Est-ce que tout le monde a réussi ?

Rosen : Tout le monde a réussi. Il y en a même qui ont mis plus de deux titres dans leur pitch.

Jean-Raphaël : Mais la thématique était donnée avant ?

Rosen : Oui, on avait donné le thème deux jours avant, pour que tout le monde puisse se préparer.

Jean-Raphaël : Pour revenir à Bouge ta Boîte et ce que ça représente, je voudrais demander à Catherine, puisque j'ai cru comprendre que c'est la dernière bougeuse arrivée. Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce réseau ?

Catherine : Moi, je suis psychologue en libéral. J’accompagne des seniors à domicile et je fais aussi des consultations pour adultes en cabinet. Je suis originaire de la région, mais j’étais à Paris où j’avais lancé mon activité. J’ai entendu parler de Bouge ta Boîte grâce à une consultante que j’ai contactée via LinkedIn, et c’est comme ça que j’ai découvert ce cercle.

Jean-Raphaël : Et qu'est-ce qui fait que vous avez rejoint Bouge ta Boîte ? Vous n'avez pas cherché d'autres réseaux ?

Catherine : Non, en fait, je n’ai même pas cherché d’autres réseaux. J’ai été invitée à un Bouge Up en tant qu'invitée par Karine, et j’ai tout de suite été séduite par la bienveillance et l’énergie du groupe. C’était très stressant de devoir pitcher mon activité, mais j’ai senti un soutien incroyable. Je ne me suis pas longtemps posé la question, j’ai tout de suite eu envie de rejoindre cette aventure. Ça m’apprend plein de choses et je me sens vraiment bien ici.

Jean-Raphaël : Ça fait combien de temps maintenant ?

Catherine : J’ai fait mon Bouge Up invité en avril et j’ai rejoint officiellement fin mai.

Jean-Raphaël : Pas déçue ?

Catherine : Pas du tout, c’est toujours très dynamisant de se retrouver avec les autres bougeuses.

Jean-Raphaël : J’aimerais demander à Émilie sur, qu’est-ce qu’on trouve comme spécificité dans l’écosystème entrepreneurial niçois ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui est un peu à part, qui fait que...

Émilie : Alors, qu’est-ce qu’on trouve comme spécificité dans l’entrepreneuriat niçois ? Je crois qu’on est quand même sur un territoire qui est très attractif, qui est très attractif d’un point de vue touristique, mais qui est aussi très attractif d’un point de vue de l’innovation, et avec aussi un réseau de TPE, PME qui sont dynamiques, qui font vivre le territoire, qui font vivre aussi l’arrière-pays. Et en tout cas, je trouve que ce qui est intéressant aussi, et moi ça fait partie des raisons pour lesquelles j’ai rejoint Bouge ta Boîte, c’est qu’une des valeurs, c’est l’ancrage local. Et je trouve que ça, c’est aussi notre responsabilité en tant qu’entrepreneures, en tant que femmes entrepreneures aussi, d’être là pour valoriser finalement ce qui fait le tissu économique, ce qui fait l’animation d’un territoire, ce qui fait sa vitalité.

Jean-Raphaël : Ce n’est pas seulement des très grosses entreprises, des grands groupes. C’est aussi tout un réseau, parfois de travailleurs indépendants, d’entrepreneuses qui sont seules, mais qui font bouger les lignes, qui donnent de la dynamique et qui font vivre un territoire à l’année et pas seulement sur les périodes touristiques, ce qui pourrait être un peu le cliché qu’on pourrait avoir de Nice et plus globalement de la côte.

Émilie : Exactement, c’est encore très ancré, ce cliché. On en parle, nous, beaucoup sur nos podcasts, de dire... On entend souvent, vous habitez à Nice, c’est une ville de vieux. Mais mettez les pieds à Nice, en fait. Vous ne connaissez pas la ville, en fait.

Jean-Raphaël : Olga, en quoi la solidarité entre femmes entrepreneuses change-t-elle la manière de travailler ? Est-ce qu’il y a vraiment quelque chose, et qu’on voit à travers Bouge ta Boîte, qui fait qu’on avance d’une manière différente, peut-être plus sécu, on se sent mieux entre femmes, ou en tout cas, les besoins et la manière de penser, des fois, vous vous y retrouvez ? Ça fait quelque chose de différent.

Olga : Oui, déjà faire partie de Bouge ta Boîte, pour moi, c’était déjà une évidence quand j’ai été contactée par Caroline, qui m’avait invitée à un after-work. Je lui ai dit que je suis nouvelle sur Nice, que j’étais de la région parisienne. En venant à Nice régulièrement, j’ai eu de moins en moins envie de rentrer chez moi. Et je me suis dit, puisque je suis entrepreneur du web et que je donne des conférences en entreprise, je peux travailler de n’importe où. Et là, pour le coup, j’ai vraiment l’impression de vivre au paradis. C’est vraiment, j’adore. Et le fait, quand j’ai dit à Caroline, j’ai envie de connaître des femmes entrepreneurs qui ont les mêmes problématiques que moi. Parce que moi, je me sentais quand même isolée, non pas au niveau du business, mais plutôt isolée en termes de relationnel. J’avais envie aussi d’avoir des copines. Et le fait d’être avec ces filles, de les connaître au fur et à mesure de nos bootcamps, de parler de business, de pouvoir les aider, d’avoir aussi des conseils parce qu’on est toutes avec des spécialités différentes. Donc un jour, je peux aider une personne. Un jour, c’est une autre personne qui peut m’aider parce qu’on a toutes des compétences différentes. Et je trouve qu’on parlait de sororité, de solidarité ou d’entraide. Et je trouve ça vraiment chouette parce qu’on se dit, tiens, tu fais ça, mais tiens, telle idée, c’est comme ça que tu devrais faire. On vient d’en parler il y a quelques instants et on se donne des idées. Moi, je suis ravie.

Jean-Raphaël : Natacha, justement, j’aimerais qu’on revienne sur ce terme. Mais vraiment, j’étais honteux de le découvrir il n’y a pas si longtemps. Ça m’a mis mal à l’aise. La sororité, qu’est-ce que c’est ?

Natacha : C’est le partage, c’est l’échange, c’est l’unification entre nous. Et ça va au-delà de nos réunions de Bouge-Up parce qu’après, généralement, on aime bien se retrouver et déjeuner ensemble. C’est ça aussi la sororité. Ce n’est pas juste « bonjour, je viens à la réunion, j’ai fini, au revoir, c’est fini, je te revois dans 15 jours et ne me parle plus ». Non, c’est vraiment de l’humain. C’est ça la sororité. C’est pour ça que moi aussi, j’ai été conviée par Caroline à une réunion. Caroline que j’avais rencontrée lors d’un premier événement en janvier, qui s’appelait La soirée de l’audace. Déjà, le thème était quand même bien amené et après, je suis allée à un de ses after-work et là, elle m’a conviée à une réunion. Et donc, depuis fin avril, j’ai rejoint Bouge ta Boîte parce que pour moi, c’était vraiment une évidence. Oui, on est dans l’humain, dans le partage et on va au-delà du business, c’est-à-dire qu’après, on crée de vrais liens petit à petit. Et c’est ça qui est important.

Jean-Raphaël : D’un point de vue purement étymologique, sororité, c’était pour, je crois que c’était pour faire le pendant de fraternité.

Natacha : Oui, c’est le mot, ça vient du mot sœur. Donc sororité entre sœurs, fraternité entre frères.

Jean-Raphaël : Mais nous, c’est une sororité qui bouge, c’est-à-dire que les Natacha, Olga et Catherine le disent très bien, on se soutient. On parle business parce que c’est le plus important. On est là pour ça. Donc, dans tous les échanges sur soit les projets qu’on a, soit les idées qu’on peut avoir, on se demande des conseils, on s’aide, on s’accompagne et surtout, on rompt l’isolement parce que c’est vrai que la solitude de l’entrepreneur, elle est réelle. Et même en étant bougeuse, on peut le dire parfois, on est toute seule derrière notre écran et soit on a quelque chose qui va nous déstabiliser. Ce n’est pas grave, on a la ressource Bouge ta Boîte, on a notre groupe de bougeuses. Les filles, j’ai besoin d’un coup de boost et on est là et on sait y répondre, chacune avec nos forces. Et ça, c’est le top.

Jean-Raphaël : Alors moi, je veux la poser à Solène. Je comprends parfaitement ce concept de sororité. Je comprends parfaitement le concept de Bouge ta Boîte. Et c’est une question qu’on avait posée à l’époque à Caroline dans le podcast qu’on lui a consacré. Si un homme vous dit vous pourriez être dans n’importe quel club de business, c’est même finalement, il y a un côté très exclusif de rester entre femmes, de nous parler de sororité. Vous allez lui répondre quoi ?

Solène : Je vais lui répondre qu’en fait, ce n’est pas parce qu’on fait partie d’un groupe de femmes qu’on ne peut pas faire partie d’un groupe d’hommes également. Et ce qui est bien aussi, c’est que je trouve que le fait qu’on soit des femmes, je trouve qu’il y a une entraide qu’on ne trouve pas forcément avec les hommes. Moi, je suis commissaire de justice, donc huissier de justice, je travaille dans un milieu d’hommes. Je suis entourée d’hommes et je suis peut-être l’une des seules femmes dans mon métier. Et en fait, je trouve que justement, en tant que femme, on se comprend, on a des choses qu’on partage. Et je trouve que c’est des fois plus facile d’aborder des sujets entre femmes. On se comprend. Et ça n’exclut pas d’avoir aussi des rapports dans des clubs avec des hommes. Je pense que c’est un atout, c’est une force. Et moi, je suis très heureuse d’être... Pardon, je vais y arriver chez Bouge ta Boîte, parce que justement, je trouve qu’on s’entraide beaucoup et que moi, c’est un soutien au quotidien. Quand j’ai besoin d’avis, j’appelle Caroline, on a un groupe WhatsApp, on peut se parler. Je trouve que c’est très important.

Jean-Raphaël : Je comprends. Fanny, le plus gros défi, on va parler de business, d’entreprenariat, le plus gros défi auquel on se retrouve confronté quand on est entrepreneuse, qu’est-ce que c’est pour vous ?

Fanny : Oula. On n’a jamais dit que les questions seraient faciles.

Jean-Raphaël : Est-ce qu’on a une heure de plus ou pas ? Parce que c’est un gros sujet.

Fanny : Ça, il faut voir avec Rosen. Non, on a tous des gros défis à des échelles toutes différentes. Il y en a qui peuvent avoir des défis un peu plus aussi portés sur l’état d’esprit, le mindset par exemple, donc c’est aussi pour ça qu’un réseau comme celui-là peut nous aider quand on traverse des choses. Et aussi des vrais problèmes de structure d’entreprise, des problèmes aussi peut-être autour du marketing, communication, du vrai business, comment on fait du business aussi. Et c’est vrai que dans Bouge ta Boîte, d’ailleurs, on retrouve quand même, on arrive à parler de tous ces sujets, en tout cas, et d’exposer nos défis. Et justement, c’est ce qu’on a fait peut-être rapidement avec Olga tout à l’heure, juste avant de commencer le podcast. Je lui ai parlé d’une problématique, elle m’a tout de suite amené ses idées. Et c’est aussi la puissance du collectif, l’intelligence collective qui nous permet de dénouer des problématiques qu’on peut avoir, mais on en a tout plein. Enfin, je pense que tout le monde sera d’accord avec moi. On en a pas mal des défis en tant qu’entrepreneur. Et le premier que je pense qu’on a pu tout identifier également, c’est aussi cette solitude, on va dire, un peu de l’entrepreneur, surtout quand on bosse peut-être un peu sur le web, comme moi et Olga, ou même dans d’autres métiers qu’on a pu voir. C’est se retrouver, échanger, parler, se dire « Ah waouh, toi aussi, tu traverses ça et trop bien, on va pouvoir en parler, on va pouvoir dépasser ça ensemble » que de rester seul dans notre coin avec nos problématiques et tourner en rond avec ça.

Jean-Raphaël : Alors moi, j’avais une question, je vais la poser à Audrey. Ça fait deux, trois fois que vous êtes surprise à chaque fois que je pose des questions. Pourquoi moi ?

Audrey : Je t’écoute, je t’écoute.

Jean-Raphaël : Il y a autour de cette table, en fait, vous êtes dans des activités qui sont extrêmement différentes. Rosen, en tant que directrice d’un établissement hôtelier, c’est encore quelque chose de particulier qu’une coach esthéticienne, commissaire de justice. Et c’est pareil pour vous dans une compagnie d’assurance. C’est ça. Donc, on s’éloigne un petit peu de l’esprit d’entreprenariat. On n’est pas dans le... On n’est pas exactement sur... Enfin, ce n’est pas l’esprit d’entreprenariat. Vous n’êtes pas auto-entrepreneur ou jeune chef d’entreprise. C’est une agence, c’est quelque chose de très structuré. Donc, qu’est-ce qu’on vient chercher et qu’est-ce qu’on trouve dans Bouge ta Boîte ? On va avoir justement ces activités très différentes. Est-ce que c’est cette différence d’activité qui fait aussi que vous, vous y cherchez quoi et vous y trouvez quoi ?

Audrey : Donc, on a tous des métiers différents. Effectivement, moi, je n’ai pas créé, j’ai repris une structure et une agence qui était en place depuis presque 100 ans, donc qui avait déjà un ancrage local très important. Donc, on aurait pu dire mais qu’est-ce que tu viens chercher ? Sauf qu’on ne me connaissait pas moi, Audrey Varlois, en tant qu’agent général. On connaissait les anciens gérants. Donc, moi, j’avais besoin de me faire connaître et pour faire la différence par rapport à d’autres compagnies ou d’autres cabinets, il faut qu’on connaisse maintenant Audrey Varlois et pas l’agence AXA Place du Palais de Justice. Donc c’est important d’avoir une reconnaissance des personnes puisque dans l’entreprenariat, on fait confiance aux personnes. J’ai envie de travailler avec toi parce qu’on m’a dit ça ou parce qu’on t’a recommandé. Et on peut faire autant de prospections qu’on veut. On développera tout notre business d’une façon le plus rapide possible par recommandation. Et ce que Bouge ta Boîte apporte, c’est vraiment ça. C’est une visibilité, c’est une reconnaissance.

Audrey : Et puis, en travaillant ensemble, on se fait confiance. Donc voilà, moi, en tant que chef d'entreprise, c'est vraiment ce que ça m'apporte. Et puis, au sein du cabinet, j'ai des associés, et puis j'ai des collaboratrices qui sont au top. Et on a mis une organisation en place qui fait que j'arrive à récupérer les enfants le soir, pas tous les soirs, mais certains soirs. Et puis, je travaille entre midi et deux s'il faut. Et puis, on y va plus tôt le matin quand on n'emmène pas les enfants à l'école ou chez la nounou. Donc, c'est une organisation et il ne faut pas prendre tout sur ses épaules. Il ne faut pas dire "je suis une femme, je vais y arriver, je vais tout gérer". Non. On est dans certains cas des superwomen, bien sûr, mais on a toutes des limites et il ne faut pas attendre d'avoir franchi les limites pour dire "j'ai besoin d'aide". Et dire "là, j'ai besoin qu'on m'aide pour ce rendez-vous-là ou pour gérer les enfants à telle date". Il faut de l'organisation, mais on y arrive.

Jean-Raphaël : Quelqu'un veut rebondir dessus ou pas ? Je vais me tourner vers la psychologue.

Bougeuse (psychologue) : C'est vrai cette histoire de charge mentale ?

Jean-Raphaël : C'est vrai cette histoire de charge mentale.

Bougeuse (psychologue) : Comme son nom l'indique, il y a la charge réelle et il y a la charge qu'on se met. Il y a ce qui existe et comment je le vois, avec quelles lunettes, en fait, je regarde la charge. Oui, c'est sûr, la charge, elle existe. Et pour rebondir justement sur ce que tu disais, Audrey, ne pas déléguer ce truc de "je veux avoir le contrôle sur tout, je veux être la femme parfaite", qu'il y ait quand même des injonctions, qu'on entend, etc. Ça crée une vraie charge. Apprendre à déléguer. Il y a des personnes qui ont besoin d'apprendre à déléguer, en fait. De lâcher que ce n'est pas parce qu'à un moment donné, je vais dire "je vais faire appel à une nounou" que ça veut dire que je suis une mauvaise maman. Je prends ton exemple, mais il y en a, c'est des freins, en fait. Et puis, c'est vrai que dans le cercle, là, j'y pense, on a une personne qui fait de la communication digitale. C'est son métier. Et en fait, c'est important de pouvoir dire "mais je ne peux pas avoir toutes les expertises. Je ne peux pas être la comptable de mon entreprise, la responsable communication de mon entreprise", parce qu'en fait, tout ça, ça m'éloigne du cœur de mon métier. Et moi, par exemple, le cœur de mon métier, c'est d'accompagner des gens. Et donc, pendant que j'édite des factures, que j'essaye de me faire connaître, que je dois rendre des comptes... En plus, en ce moment, je revends mon cabinet de Paris. Ça me prend un temps fou. En fait, pendant ce temps-là, je ne fais pas ce qui me fait profondément vibrer, qui est d'accompagner des gens. Donc, si je me refuse à déléguer, je crée de la charge. Et la charge, quand elle s'accumule, en fait, on se dit qu'on peut tenir longtemps. Alors, même moi, en tant que psychologue, je le dis. Moi, en tant que psychologue, je sais ce que c'est ces histoires de charge. Ça ne m'a pas empêché de faire un début de burn-out en fin d'année dernière. Et donc, je dis attention à la charge mentale parce qu'un burn-out, ça arrive vite. Et j'ai eu la chance d'avoir une amie qui m'a dit : "Mais tu sais, si tu ne fais pas attention à toi maintenant, c'est trois ans pour se remettre d'un burn-out." Donc, c'est vrai. Après, là, par contre, on perd tout avec ça. On perd ses capacités d'avoir des organisations complexes. Donc, être multitâche quand on fait un burn-out, c'est très difficile. L'image qu'on a de soi, c'est très difficile. Donc, en fait, après, ça amène de la déprime, etc. Donc, faisons attention à notre charge mentale.

Jean-Raphaël : Oui, en t'écoutant, je me rends compte aussi, j'ai l'impression qu'entre femmes, on est moins pudiques sur nos problématiques. Et moi, pour avoir fréquenté aussi beaucoup de milieux d'hommes au niveau du travail, je me rends compte que les hommes, quand on leur demande comment ça va, ils vont toujours très bien. Les hommes te disent "c'est parfait", même en termes de business. En termes de business, si par exemple, je suis avec des collègues, pas des collègues, mais enfin des pères qui sont conférenciers, tout est formidable, tout est extra. Et si on creuse un peu ou on les connaît un peu mieux, on sait qu'ils sont à la ramasse, on sait que le Covid, ça leur a foutu une claque, des choses comme ça. Et nous, entre nous, en tout cas, quand on parlait de sororité, c'est aussi ça, c'est le fait qu'en tant que femme, quand on se parle, et comme on aime aussi se voir après les bouge-up, on aime déjeuner ensemble, etc. Eh bien, on se parle davantage. Et le fait de savoir qu'il y en a une qui va s'organiser avec ses enfants, qui va déléguer, qui va faire ceci, qui va faire cela, ça peut donner l'idée à une autre de dire "moi aussi peut-être que je devrais déléguer". Moi, par exemple, je m'habille, j'ai une tenue de scène quand je fais des conférences, je suis en paillettes, je suis survoltée, j'ai le brushing, j'ai le maquillage, etc. Et dans la vie de tous les jours, je suis beaucoup plus mode jogging, on va dire. Et le fait de connaître Caroline, qui est quand même une formidable modèle dans l'accompagnement en images.

Jean-Raphaël : Intraitable même.

Bougeuse : Voilà, moi, là, aujourd'hui, je me suis un peu maquillée, j'ai fait des efforts, j'ai fait attention à ma tenue, je me suis mise des chaussures assorties à ma ceinture. Voilà, quand même, il faut le dire, et à mon sac à main.

Jean-Raphaël : Très bien.

Bougeuse : Et donc, tout ça pour dire que malgré tout, on s'inspire, j'ai l'impression, les unes des autres de manière très... sororitable, je ne sais pas comment. Mais voilà, c'est ça que j'avais envie de dire.

Jean-Raphaël : Ça fait du bien d'entendre ça. T'as vu comment ça bouge là ?

Bougeuse : Pardon, moi, je voulais juste rajouter quelque chose par rapport au fait de déléguer. Alors, je fais partie, comme Rosen, je ne suis pas du tout chef d’entreprise, je suis salariée de BNP Paribas, qui est partenaire avec Bouge ta boîte, et c’est pour ça que je suis là, mais en tant que salariée et pas en tant que chef d’entreprise. Donc, en vrai, on pourrait se dire "pourquoi elle est là ?" C’est pareil, je représente une banque, des clients, on en a, qui ont besoin de crédit, il y en a. Et en fait, effectivement, j’ai appris aussi à déléguer, ce que je ne faisais pas forcément, parce que je ne choisis pas mon équipe, mais j’ai une équipe extraordinaire et j’ai de la chance parce que pour le coup, on ne les choisit pas. Mais par contre, il faut arriver à prendre le meilleur de chacun, à s’adapter à chacun. Et en fait, aujourd’hui, je peux prendre du temps pour Bouge ta boîte, pour aller faire un petit déj quand on organise des petits déj business sur le rooftop extraordinaire de Rosen. Parce que j’ai une équipe en or sur laquelle je peux compter et sur laquelle je peux m’appuyer désormais. Ce que je ne faisais pas forcément au départ parce que j’avais de la recommandation et que je voulais tout faire pour être sûr que ce soit bien fait. Alors qu’en fait, il faut apprendre, en tout cas, à se reposer sur les autres et à se dire que ça peut aussi être bien fait par quelqu’un d’autre que nous. Et ça, ça a été difficile au départ. Et je trouve que vraiment, de faire confiance aux autres et de s’appuyer sur les autres, quitte à être coaché pour ça, et on a ce qu’il faut au sein du réseau, et c’est merveilleux, c’est vraiment important d’être bien entouré et de s’appuyer sur ceux qui nous entourent.

Jean-Raphaël : Alors, à propos d’entourage, est-ce que les hommes, ils ont leur place quand même dans cette vie-là qui est extrêmement dense ? Alors, moi, j’ai trouvé, je tiens à le dire, j’ai vu sur un post LinkedIn et ça m’a presque mis mal à l’aise de faire cette réflexion sur la fête des pères, où il y avait un post qui avait été fait en disant "Bonne fête aux papas, merci d’être là, de nous soutenir". En fait, c’est plutôt des postes qu’on voit souvent chez les hommes au moment de la fête des mères, en disant "Bonne fête des mères, merci d’être là dans notre vie" et tout. Et là, c’était la première fois que je voyais un poste finalement à l’inverse et donc je commence à le dire. Et puis, tout d’un coup, je me dis "Mais pourquoi tu réagis comme ça ? En fait, c’est juste normal." Elles ont cette vie-là, la même que la nôtre, mais de l’autre côté et qu’elles disent "Ben oui, les papas, les maris, c’est chouette que vous soyez là, que vous nous soutenez." Est-ce qu’ils ont quand même leur place dans tout ça ? J’ai l’impression que la préparation de cette interview t’a mis souvent mal à l’aise.

Bougeuse : Moi, je voudrais revenir, mais ça va répondre aussi à ta question sur aussi pourquoi est-ce que Bouge ta boîte a été créée et réservée aux femmes ? C’est parce que malgré tout, il y a quand même des difficultés qui sont spécifiques aux femmes et à l’entrepreneuriat féminin. Et ça, je pense qu’il ne faut pas non plus le minimiser, qui est lié à les normes sociales, à la façon dont on a nous-mêmes nos représentations, du rôle qu’on doit avoir, de la place qu’on peut tenir en tant qu’entrepreneure. Et l’intérêt d’avoir un réseau féminin, c’est aussi qu’on travaille là-dessus. Et je trouve que Bouge ta boîte, c’est aussi ça son rôle, c’est de faire connaître l’entrepreneuriat féminin, d’avoir conscience que les femmes entrepreneures gagnent moins leur vie, s’autorisent moins à gagner leur vie que les hommes à compétences égales, parfois supérieures, et que dans les relations que l’on peut avoir sur nos territoires avec les institutionnels, etc., c’est aussi de faire avancer les mentalités. À mon sens, c’est aussi ça notre rôle de ce réseau, faire avancer les mentalités sur ces sujets-là. Donc, bien sûr que les hommes ont toute leur place et dans les after-work qui sont mobilisés, on peut faire intervenir des experts hommes aussi sur certaines thématiques, parce qu’on est convaincus qu’on se nourrit aussi les uns des autres. Mais je pense qu’il faut aussi avoir conscience qu’aujourd’hui encore, on est dans une société où, en tant que femmes entrepreneures, on a des difficultés parfois qui sont liées au fait qu’on est des femmes et que c’est aussi en travaillant dans ces réseaux-là qu’on fait bouger les lignes et qu’on fait avancer les choses.

Jean-Raphaël : Quel conseil vous pourriez donner à une femme qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Bougeuse : Ose et fais en sorte de bien t’entourer. Parce qu’on en revient toujours à la même chose. L’entrepreneuriat, ça fonctionne quand on sait bien s’entourer. Bouge ta boîte en est, je pense, la preuve concrète. Enfin, notre cercle de Bouge ta boîte. Et vraiment savoir s’entourer, je mets un point d’honneur là-dessus parce que... Et pourtant, je suis coach. Donc, je me suis fait avoir, je me suis sentie isolée. Et c’est ce pourquoi j’ai intégré Bouge ta boîte. Et comme tu peux le voir aujourd’hui, je suis plutôt bien entourée.

Bougeuse (autre) : Et qui croit en toi aussi.

Bougeuse : Oui, et qui croit en moi. Parce que c’est vrai que quand on est entrepreneure, jeune entrepreneure, jeune Niçoise, je ne connaissais vraiment personne. Et tout de suite, que ce soit, je me souviens très bien, Audrey, Karine, Rosen, tout de suite, il y a eu quelque chose qui s’est passé. On s’est dit "OK, on va s’accompagner, on se pousse". Parce que quand on parle d’entrepreneuriat, on parle de tout ce qui est beau. Sur les réseaux, on voit tout ce qui est beau. On se regarde, elle réussit, elle remplit son truc. "Ah super, t’as vu, elle a un méga sourire. Elle doit avoir fait un chiffre de dingue. Et puis alors, qu’est-ce qu’elle bosse ?" Parce qu’elle bosse, alors là, dis donc... Mais en fait, non, pas du tout. Sur les réseaux sociaux, on ne montre que ce qu’on veut. On a toutes des problématiques qui sont parfois difficiles. On a toutes des problématiques de vie et des problématiques personnelles et professionnelles. Et je pense qu’il faut en parler. Il faut un peu rompre ces tabous et venez, si vous avez besoin d’en parler. Nous, on est là.

Bougeuse (autre) : Et un conseil, s’il y a des femmes qui ont un projet en tête, c’est d’en parler. D’en parler à leur entourage, à leurs amis, même à des collègues, de ne pas avoir peur d’externaliser cette idée qui est dans la tête, en train de mûrir, mais qu’on n’ose pas. On a peur de sortir de notre zone de confort. Ça fait peur de perdre un salaire. Ça fait peur de dire "Mais comment je vais me payer ? Comment je vais assurer les besoins de ma famille ?" Bien sûr, il faut être prudent, il faut mesurer cette peur. Mais en en parlant, on évacue, on évacue tous les problèmes et on trouve des solutions. Alors, il faut faire attention aux gens qui polluent. Il y a des gens qui sont très négatifs. Moi, je l’ai vécu.

Bougeuse : Mais pourquoi ? Mais pourquoi tu fais ça ? Mais t’as un super boulot. Mais non, mais non, mais il faut...

Bougeuse (autre) : T’as un plan B ?

Bougeuse : Ouais, voilà. Comment tu vas faire ? Mais il ne faut pas les écouter et il faut s’écouter soi et se faire confiance.

Bougeuse (autre) : Et du coup, j’ai envie de rajouter : Fais ce qui va te donner de la joie. Parce qu’en fait, à la fin, c’est quand même ça, la finalité, c’est la joie. Et puis, ce sentiment de réalisation de soi.

Bougeuse : Et ce que je dis souvent à mes patients, ce qui nous retient dans la vie, c'est la peur. Et à force de la regarder, la peur, en fait, on n'en voit même plus l'objectif. C'est-à-dire que parfois, c'est comme un cheval qui doit sauter un obstacle, il oublie que derrière l'obstacle, en fait, il y a le reste de la prairie. Et en fait, on s'arrête à cette barrière-là. Et je dis, mais en fait, parfois, il faut élargir le champ et visualiser le champ qui nous attend derrière. Donc, il faut sauter le pas aussi, oser.

Jean-Raphaël : J'aime beaucoup ce mot pour terminer, "oser". Je trouve que c'est vraiment intéressant et puis ça s'applique à tellement de choses et tellement de situations. Et puis, moi, je trouve que c'est touchant de voir la sororité, la solidarité qu'il y a entre vous, et je suis très heureux vraiment qu'on ait lancé Wavestoria dans cette thématique de business avec vous, avec Bouge ta boîte. Je vous invite, pour ceux qui écoutent, à aller sur leur page LinkedIn, sur les réseaux, ça publie dans tous les sens, c’est plein de bons conseils. Et pour nous, les hommes, il y a des soirées où on a le droit d'être invités. Donc, regardez bien sur les réseaux, vous aurez les dates et je les communiquerai aussi de mon côté. En tout cas, merci beaucoup, mesdames, pour ce moment de partage. Merci beaucoup, Rosen, de nous avoir accueillis. Et merci à la cheffe des bougeuses, à la douce Caroline. Et moi, je dis un grand merci aux bougeuses parce que je sais qu’on avait un peu d’appréhension. Elles sont là et on les renforce et je suis ravie. Merci.

Bougeuses : Merci.

Jean-Raphaël : Merci à vous et on se retrouve très vite pour un prochain épisode de Nice Business. À très bientôt.

Jean-Raphaël DRAHI

Jean-Raphaël Drahi est cofondateur de Wave Storia, la première plateforme de podcasts dédiée à Nice et à la Côte d'Azur. Photographe et journaliste de métier, il est aussi réalisateur et animateur de podcasts. Avec ce nouveau format, il raconte le Sud, sa « région de cœur », comme il aime à le répéter.

Jean-Raphaël est aussi professeur à l’école du journalisme de Nice, il y enseigne le reportage en zone sensible, la géopolitique et depuis cette année la création de podcasts. C’est pour lui une occasion unique de transmettre à la jeune génération sa passion pour l’information et le reportage.

Niçois d’adoption, il a à cœur de montrer la richesse incroyable de cette région, notamment en matière de business, mais aussi de tech et d’entrepreneuriat, tout en offrant, aux côtés de Julien et Olga, un espace de découverte et de connexion à travers Wave Storia.

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